La chasse à l’arc est une pratique ancestrale qui continue aujourd’hui de passionner des milliers de chasseurs à travers le monde.
Évidemment moins commune que la chasse à l’arme à feu, cette chasse offre une expérience unique et immersive nécessitant bon nombre de compétences et fait de plus en plus d’adeptes : rien qu’en France, on compte à ce jour plus de 30000 chasseurs à l’arc.
Alors, que vous soyez un chasseur novice ou que vous envisagiez d’essayer ce mode de chasse, voici en 4 points seulement tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer !
1. La réglementation.
Strictement contrôlée, la chasse à l’arc est soumise à de nombreuses réglementations en France comme dans d’autres pays.
Pour chasser sur le territoire national, le prérequis N°1 est déjà de posséder un permis de chasse valide.
Par la suite, il est impératif de participer à la Journée de Formation Obligatoire (JFO) afin d’obtenir le sésame qui vous permettra de chasser à l’arc : l’attestation de participation à la formation chasse à l’arc.
Lors de cette formation, le chasseur pourra acquérir un certain nombre de connaissances théoriques et pratiques sur cette discipline quelque peu différente de la chasse traditionnelle. La législation en vigueur, les espèces protégées, les règles de sécurité, … tout est bien évidemment abordé lors de cette journée. Néanmoins, vous devez bien retenir qu’en aucun cas cette formation vous permettra d’apprendre à tirer à l’arc.
Lors de la JFO, une présentation du matériel est réalisée. Vous retrouverez donc les différents arcs utilisés pour la chasse comme l’arc à poulies et l’arc traditionnel (le plus souvent « l’arc recurve ».), mais aussi les flèches, les types de lames.
Pour connaître les dates des JFO près de chez vous, le mieux est de vous renseigner auprès de votre société de chasse ou encore de vous rapprocher de la FDC (Fédération Départementale de Chasse) dont vous dépendez.
2. La technique : faut-il être un bon archer pour chasser à l’arc ?
La chasse à l’arc est une chasse d’approche ou d’affût, nécessairement à plus courte distance que la chasse à l’arme à feu, le gibier se tirant en moyenne entre 10 et 20m.
La difficulté relève surtout à s’approcher suffisamment de l’animal sans qu’il vous entende, vous voit, vous sente afin de tirer une flèche susceptible de le blesser très grièvement ou de le tuer.
La connaissance du gibier (son comportement, ses habitudes…), mais aussi une parfaite maîtrise de la traque, du « stalking » sont des qualités nécessaires.
Des fondamentaux techniques en archerie sont aussi à acquérir comme la mise en tension de l’arc, la stabilité dans la visée ou encore la libération de la flèche au bon moment et sans mouvement parasite.
Pour cela, une seule méthode : la répétition du mouvement, la pratique, l’entrainement très régulier pour appréhender correctement votre technique, mais aussi votre matériel et pouvoir prélever comme il se doit le gibier que vous désirez chasser.
Notez que la technicité variera également en fonction de l’arme choisie par le chasseur : l’arc traditionnel ou l’arc à poulies.
Dans tous les cas et comme pour tout, il faut un minimum de pratique pour apprivoiser ces nouvelles armes, mais la chasse à l’arc demeure bien évidemment accessible aux archers débutants.
3. Les arcs pour la chasse
Lors de la JFO, votre instructeur vous présentera les différents types d’arcs utilisés pour la chasse. Vous retrouverez 2 grands familles : l’arc à poulies et l’arc traditionnel.
L’arc à poulies (arc compound) : c’est l’arc le plus moderne, le plus rapide et le plus précis qui peut exister.
Ses poulies aux extrémités permettent une démultiplication de la puissance, il sera plus petit, plus rapide, plus puissant qu’un arc traditionnel pour un effort facilité sur la fin de la traction.
Il peut être équipé d’un viseur ce qui permettra au chasseur d’améliorer la précision de son tir.
Les archers tirant avec un arc à poulies utilisent généralement un décocheur : les doigts ne sont pas directement au contact de la corde et c’est cet accessoire qui fera le lien entre l’archer, la corde et la libération de la flèche qui s’effectuera par la pression d’un doigt sur une gâchette rappelant au chasseur à l’arme à feu la gâchette du fusil.
Il est souvent l’arc plébiscité par les chasseurs débutants pour les possibilités de réglages qu’il apporte et la simplicité relative à l’utiliser. Toutefois, comme toutes les armes, l’arc à poulies nécessite davantage d’entretien, de vérifications mécaniques…qu’un arc traditionnel et bien évidement, il ne vous épargnera pas de vous entrainer !
L’arc traditionnel : on retrouvera là 2 modèles qui sont les arcs longbows et les arcs recurve.
Les longbows sont les arcs longs anglais. On peut bien évidemment chasser avec, mais ils offrent moins de précision et sont moins pratiques que leur voisin plus petit, souple et rapide, l’arc recurve.
En version démontable ou monobloc, l’arc recurve de chasse est l’arc de prédilection des chasseurs de petits gibiers au sol ou la plume.
Souple et rapide, la pleine puissance de cet arc n’est développée qu’à la pleine allonge de l’archer, c’est-à-dire lorsque le tireur est arrivé à ses contacts au visage.
Les arcs traditionnels sont des arcs plus intuitifs pour une chasse à l’instinct et un tir réflexe, ce qui ne sera pas le cas pour un arc à poulies qui demande un temps de préparation un peu plus long avant de décocher la flèche.
L’arc traditionnel demandera à son utilisateur plus d’investissement dans sa pratique car cet arc, même moins puissant qu’un arc à poulies, demandera une meilleure condition physique et plus d’entrainement pour être régulier. La technique en arc à poulies pourra s’acquérir plus rapidement et demandera ensuite moins d’efforts physiques que le traditionnel.
4. Les flèches et les lames.
Les flèches utilisées peuvent être en carbone, en aluminium ou en carbone-aluminium.
Des diamètres différents existent aussi.
Il est à noter que des flèches en aluminium peuvent se tordre, quand des flèches en carbone peuvent se briser. Les flèches en aluminium seront aussi plus lourdes que des flèches en carbone.
Dans tous les cas, il est nécessaire de choisir la flèche adaptée à la fois à votre morphologie (allonge) mais aussi à la puissance de votre arc. C’est ce que l’on appelle le spine de la flèche. Par exemple, une flèche trop légère pourra endommager l’arc, une flèche trop souple pourra casser au départ et s’avérer dangereuse…
La flèche de chasse ne procure aucun choc au gibier, ce sont bien les coupures internes provoquées par la lame qui induiront la mort de l’animal. La pénétration doit donc être une priorité pour le chasseur à l’arc.
Il existe différents types de lames : des lames d’un bloc avec 2, 3 ou 4 tranchants, des lames aux tranchants remplaçables, des lames rétractables, des lames types « griffes », « judo » pour les petits gibiers et les oiseaux.
Toutes ces lames ne pourront être efficaces que si elles sont adaptées à l’arc utilisé, au gibier tiré, si elles sont au bon poids et bien évidemment, si elles sont convenablement affûtées.
Pour conclure, la chasse à l’arc est bien plus qu’une autre méthode pour prélever du gibier, il s’agit bel et bien d’un art qui exige non seulement des compétences techniques, mais aussi de la patience, du travail, de la maîtrise de soi et bien évidemment, un profond respect de la nature.
Mais une chose est certaine : la chasse à l’arc vous permettra sûrement de vivre une des expériences de chasse les plus enrichissantes qui soit.